25 octobre 2006

Fiche SANTE : Epidémiologie / Le Virus “WEST NILE”


Photo originale : C. Boront
© Fredilaine F.D. photo retouchée


(Avertissement : Cet article paraîtra, à certains égards, un peu éloigné de l’esprit “pratique” de la rubrique inscrite à ce site concernant la “santé vétérinaire” chez le Cheval. Néanmoins, il est à considérer comme une rubrique “informative” permettant d’apporter quelques informations de base à qui en éprouvera la curiosité sur une maladie qui, bien qu’étant parfois ressentie comme “un fait nouveau”, ne constitue en fait que la résurgence d’une affection parfaitement identifiée de par le passé).


A l'heure du bilan sur l’hexagone de certaines maladies récurentes désignées sous leurs termes génériques, type“ESB” (ou “encéphalopathie spongiforme bovine) et autres... dont nous commençons à évaluer les douloureuses conséquences sur la santé humaine sans parler de l’impact économique peu souhaitable qui en résulte... il convient de se pencher sur cette autre forme d’encéphalite qui affecte parfois la race équine dans certaines régions (Midi de la France : Camargue) certaines années, maladie dont la cause a été identifiée sous le nom d’un virus baptisé “west nile”, souche épidémique endémique qui peut à tout moment ressurgit sur notre territoire après un longue période de réminescence, ce qui nous la fait parfois oublier.


Qu’est-ce que le “virus West-Nile ?

Le virus West Nile est un flavivirus (taille des génomes : environ 11kb) qui a été scientifiquement reconnu comme l’agent responsable d’une maladie comparable à l’encéphalite japonaise. Il se rencontre et s’épanouit plus spécifiquement dans les régions intertropicales en milieu humide et chaud, dans un climat donc parfaitement approprié à son développement. Ainsi le retrouve-t-on généralement en Afrique, en Asie occidentale ou au Moyen-Orient, à de rares exceptions près. Il est toujours l’objet actuellement, d’un “séquençage en cours” dans divers secteurs scientifiques de recherche génomique (comme, par exemple, à l’Institut Pasteur, en France).

Ce virus se propage essentiellement par le biais d’un vecteur spécifique : un moustique.

Comme dans le cas du moustique aedes aegypti (imputé à la dengue hémorragique), le moustique du genre Culex a été isolé et déclaré responsable de la transmission du virus “west nile” de l’animal à l’homme ou "zoonose".

Par analogie, la “dengue dite classique” (sorte de grippe tropicale) ou la “dengue hémorragique” procèdent du même processus de propagation... .

Rappelons que la première touche environ 60 à 100 millions de personnes chaque année de part le monde, la seconde - dans sa forme aggravée - provoquant tout de même plus de 20 000 décès annuels !

Il semble donc indéniable que le virus “west nile” profite du cycle moustiques/oiseaux, avant de colonniser d’autres hôtes de façon plus sporadique (oiseaux domestiques, chats, chiens, chevaux et... humains ). Les oiseaux migrateurs semblent donc jouer un rôle primordial lors du passage de ce virus, au printemps, de l’Afrique vers des zones plus tempérées, telles que l’Europe, l’Asie... et même les Etats-Unis... .

Il suffit pour s’en convaincre de relever la chronique épidémiologique qui a été faite lors de l’épidémie survenue à New-York (U.S.A.), en cette fin d’année 1999 :

- 56 cas de contamnination humaine relevés au 19.10.2000 dont 7 cas mortels :


Le virus “West Nile” identifié aux Etat-Unis d’Amérique :

* le 23.08.99 : une chercheuse, spécialiste des maladies infectieuses d’un hôpital du Queens, un quartier de New York, signale aux services de santé de la ville le cas isolé de deux patients hospitalisés en gériatrie présentant des symptômes d’affection neurologique (confusion) liés à une faiblesse musculaire et une hyperthermie. Un contrôle est donc effectué et des prélèvements réalisés et adressés au Centre de Contrôle des Maladies (CDC) où un spécialiste affecté à la recherche sur les maladies transmises par les insectes effectue des investigations dans le but d’isoler les anticorps se développant contre les virus communément rencontrés aux Etats-Unis. Durant le temps nécessité par cette recherche, d’autres personnes sont alors atteintes d’une maladie analogue dans la même ville.

* le 21.09.99 : le Centre de Contrôle des Maladies fait état de ses premiers résultats : les tests effectués sont positifs au virus de l’encéphalite de St-Louis, une affection commune aux états du sud-est des Etats-Unis, généralement transmise à l’homme par un moustique. Les médias du pays se sont alors fait l’écho d’une vaste campagne d’éradication des moustiques par voie aérienne par l’utilisation de pulvérisations d’insecticites pratiquées par hélicoptères.


C’est alors que survient un nouvel incident au sein d’un zoo situé dans le Bronx (état de New-York) lorsque plusieurs vétérinaires attachés à ce service constatent la mort suspecte de plusieurs oiseaux exotiques dans l’enceinte de l’établissement. Ils font également le même constat sur les dépouilles de nombreux corbeaux trouvés morts aux abords de ce zoo ! Ils alertent alors de ce fait le CDC (sus-nommé), de même que le Medical Research Institute de l’armée.


* le 23.09.99 : consécutivement aux recherches entreprises par les deux organismes sus-visés, le diagnostic est posé : les prélèvements effectués sur ces oiseaux révèlent bien, pour la première fois, l’existence du virus “West Nile”, encore jamais identifié sur le territoire Américain !

* le 24.09.99 : une publication officielle est faite par le CDC qui annonce que les oiseaux retrouvés dans le distric de New-York et dont la mort semblait suspecte, établit bien l’arrivée sur le continent Américain du fameux virus “West Nile” ! Un laboratoire californien établira ensuite la relation de ce virus avec certains cas de décès relevés chez l’homme.

* le 19.10.99 : un bilan “définitif” est enfin dressé :

- 56 cas de contamination humaine (31 confirmés, 25 probables),
- 7 décès humains,
- des dizaines d’oiseaux meurent dans le Bronx à New-York,
- le virus “West Nile” est enfin scientifiquement isolé chez une DIZAINE DE CHEVAUX, chez des moustiques... et même chez des corbeaux retrouvés morts dans le sud du Connecticut... .


Généralités :

L’ analyse comparative faite entre les cas révélés du “virus de la dengue” et le “virus West Nile” permet de resituer ce type de manifestation épidémiologique dans son contexte et de prendre ainsi conscience de l’importance d’une survenue nouvelle de certains phénomènes épidémiologiques.

Elle permet également d’apprécier la nécessité d’une mesure de suivi épidémiologique continu chez les espèces animales et chez l’homme.

Dès lors, une épidémiosurveillance s’impose et permettra, seule, d’évaluer la progression de certaines maladies virales et d’en dégager les parades nécessaires.


Le virus “West Nile” : ses origines.


Le virus West Nile” tire son appellation du district de West Nile en Ouganda où il a été isolé pour la première fois en 1937 chez un sujet humain féminin, atteint d’une forte fièvre.


Il a été depuis reconnu de nombreuses fois dans le début des années 1950 en Egypte, tant chez l’animal (oiseaux) que chez l’homme. Il est actuellement reconnu comme le flavivirus le plus répandu, après le virus de la dengue. Il affecte l’homme de façon sporadique ou épidémique.


De nombreux cas ont enfin été révélés en Afrique, en Inde, au Moyen-Orient, en Europe (... et plus récemment en France : Camargue, Var, Bouches du Rhône, notamment chez des chevaux) après une observation de nombreux cas épidémiques concernant également des équidés dans la région du Nil !

Le vecteur responsable de sa propagation, profitant sans doute aux dires de plusieurs chercheurs, de l’éco-système : “moustiques/oiseaux”... et plus particulièrement des déplacements des oiseaux migrateurs, est le moustique. Un climat “chaud / et / humide” tel que nous le vivons de plus en plus actuellement facilite grandement le propagation de la maladie à des zones climatiques de type “tempéré”.

Ces dernières années, le virus “West Nile” a pu être identifié de façon certaine en Algérie (1994), en Egypte, au Maroc (1996), en Roumanie (1996-97), au Portugal, en Italie (1998), en Roumanie (1998-98)... et plus récemment : aux Etat-Unis (dans le district de New-York (1999) - voir plus haut - et en France (Camarque, Var, Bouches du Rhône : 2000)... affaire à suivre !


L’encéphalite du cheval :

Le virus “West Nile” lorsqu’il atteint le cheval, est responsable de l’apparition de fièvre accompagnée d’une encéphalomyélite avec paralysie des membres postérieurs. Le taux de mortalité des sujets atteints semble assez important, tout comme chez l’homme (à titre comparatif, lors d’études menées à Bucarest sur un échantillonnage de 500 personnes humaines ayant contracté la maladie, on note un taux de mortalité de 1O %) !


Symptômes :

Le virus “West Nile”, qui semble principalement être véhiculé par les moustiques,
occasionne - dans ses formes les plus graves - une encéphalite (inflammation des tissus cérébraux) ou une méningite (inflammation des méninges de l’encéphle et de la moelle épinière).

Les pathologies occasionnées par le virus “West Nile”, se caractérisent chez l'homme, après une période d’incubation de 3 à 6 jours, par l’apparition d’une forte fièvre accompagnée de douleurs au niveau de la tête et du dos, de douleurs musculaires, nausées, de l’apparition de ganglions au niveau du cou, douleurs abdominales, diarrhées et parfois même difficultés respiratoires.

Il est à noter cependant que moins de 15 % des cas révélés ont présenté des complications de type : encéphalites, méningites, ou encore hépatites, pancréatites ou myocardites. La maladie régresse souvent de façon spontanée, entraînant ou non des séquelles, selon l’âge du sujet, les sujets les plus exposés étant les enfants en bas âge et les personnes âgées.


Dans la mesure où les études scientifiques menées à ce jour indiquent que le taux de probabilité de “rencontrer” le moustique infecté n’excèderait pas 1 %, les risques de contracter cette maladie par piqure sont extrêmement faibles. Néanmoins, il n’est pas inutile de prendre les précautions d’usage (moustiquaires, produits répulsifs, port de vêtement avec “manches”, dans les régions où le virus a déjà fait son apparition).


Lors d’une étude réalisée dans le Queens (U.S.A.) en automne 1999, il a été indiqué que sur un échantillonnage de 677 résidents du nord, 19 échantillons / soit à peine 2,6 % d’une population âgée de 5 ans ou plus, étaient positifs à la recherche du virus incriminé pouvant ainsi laisser entendre qu’ils avaient été contaminés bien que ne présentant pas tous de signes pathologiques caractéristiques, ce qui tendrait à nous laisser comprendre que certains individus peuvent être considérés comme “porteurs sains”!

Tant que l’apparente justesse de ce raisonnement empirique ne sera pas établie avec certitude, il faudra - sans entrer dans un “schéma de psychose” - considérer ce virus et ses incidences avec le sérieux qu’il mérite. La santé animale et humaine de ces années à venir dépendra sans doute grandement de notre vigilence à ce sujet !... .

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© Fredilaine F.D.

16 octobre 2006

Fiche SANTE : La TOUX / Les affections respiratoires chez le cheval - Généralités La toux


Dessin original par : © Aurore Delaunay


La toux

Le cheval est un animal extrêmement sensible au plan respiratoire et les troubles qui l’affectent sont la deuxième cause d’invalidité chez le cheval de sport, derrière les boiteries.

Toute affection doit donc retenir l’attention de celui ou de celle qui a en charge les soins du cheval même si, généralement, elle reste parfaitement bénigne.

Les maladies respiratoires les plus sérieuses (comme la grippe, la gourme, anémie infectieuse relèvent le plus souvent d’une d’origine infectieuse ou bactérienne. Leur diagnostic précoce s’avère indispensable en vue de garantir l’avenir du cheval (tant sportif que sa propre survie).

Inutile, dès lors, de jouer les apprentis-sorciers : En cas de doute, faites simplement appel à votre vétérinaire !


Dans les cas les plus aigus, une complication peut même survenir avec apparition de diarrhées accompagnées parfois de troubles nerveux. Les sujets les plus fragiles peuvent même devenir "chroniques" avec une évolution de la maladie vers l’emphysème pulmonaire ou l’encéphalite.

Fort heureusement, ces exemples ne sont pas monnaie courante et la plupart des manifestations respiratoires qui affectent les chevaux restent bénignes ! La difficulté qu’elles soulèvent alors consiste à déterminer leur(s) origine(s), ce qui ne semble pas toujours très aisé à réaliser, de prime abord (toux allergique).


Dès l’apparition des premiers symptômes, établissez un examen clinique complet de votre cheval :

Matériel requis : thermomètre médical, stéthoscope

Symptômes :

- état général altéré ou non altéré
- manque d’appétit chez le cheval
- présence ou absence de fièvre
- toux d’apparition soudaine ou rechute après un précédent épisode
- toux sèche (sans jetage) ou toux grasse (avec écoulement nasal unilatéral ou bilatéral)
- toux au repos ou toux au travail
- auscultation pulmonaire inhabituelle
- accélération du rythme respiratoire (au repos)
- augmentation du rythme cardiaque (au repos)
- muqueuses congestionnées
- présence de ganglions

(Listez les symptômes évidents, avant l’arrivée de votre vétérinaire).

L’intérêt d’une telle recherche réside dans le fait que les éléments que vous déterminerez vous permettront d'asseoir un pré-diagnostic qui facilitera sans doute la tâche de votre vétérinaire, dans l’éventualité où il serait requis de faire appel à ses services.

Dans quels cas est-il, dès lors, recommandé ou même indispensable, de lui demander de se déplacer ?


En guise d’aide à la décision, vous trouverez ci-après un listing récapitulatif, à titre strictement indicatif, des différentes situations devant lesquelles vous pouvez être amenés à vous trouver :


* Toux d’apparition brutale + fièvre = infection bactérienne ou virale
PRÉVENIR le vétérinaire

* Toux d’apparition brutale + fièvre + jetage = infection bactérienne
PRÉVENIR le vétérinaire

* Toux d’apparition brutale + fièvre + jetage + ganglions = gourme
Risque de Contagion
ISOLEMENT + PRÉVENIR le vétérinaire (Urgence)

* Légère toux sèche en début de travail ou par temps froid =
premier indice d’encombrement chronique des bronchioles pulmonaires
(Pensez au risque d’allergie : "foin", "poussière")
Traitement d’appoint à court terme mais PRÉVENIR le vétérinaire sans amélioration rapide et sensible dans les 3 jours

* Toux exacerbée au box = obstruction chronique des bronchioles
pulmonaires
PRÉVENIR le vétérinaire (Urgence)


Dès lors que vous avez le moindre DOUTE dans l’établissement d’un pré-diagnostic, n’hésitez pas à faire appel à l’homme de l’art, en suivant le célèbre dicton populaire :
" Il vaut mieux prévenir que guérir".


Un des critères essentiel d’appréciation est, également, l’état général du cheval !


0 Etat général du cheval non altéré :

Si le cheval ne manque pas d’entrain, ni au repos, ni au travail, s’il a conservé son appétit et ne présente aucun signe de température, alors vous pouvez entreprendre vous-même quelques mesures susceptibles de ramener votre cheval sur les voies de la santé :


Prévention :

a - Vérifiez les conditions d’environnement du cheval :
Habitat non poussiéreux et aucun produit irritant à proximité du cheval

* entretenir les locaux du cheval dans un parfait état d’hygiène : éviter toute exposition du cheval aux poussières (proximité d’un manège, d’une carrière) ne pas tolérer d’urines "stagnantes", d’émanations d’ammoniac ou de tout autre produit irritant (térébenthine, peinture, essence, etc. ... sans parler des "risques d’incendie" qui leur sont inhérents) ;
habitat bien ventilé mais non "venté".

b - Vérifiez les conditions ‘usuelles’ d’entretien du cheval
(alimentation, travail et soins) :


- carnet vaccinal "grippe/rhino" à jour et calendrier suivi des prises de vermifuges (suivant les conseils du vétérinaire).
- supprimer la mise à disposition du foin (et si le problème persiste, supprimer la litière de paille elle-même, en lui substituant une litière de lin, par exemple).

- réduire l’intensité de travail de votre monture, voir la laisser complètement au repos.


Si ces quelques mesures ne donnent pas rapidement les résultats escomptés, vous pouvez toutefois (avec l’accord de votre vétérinaire) entreprendre un simple petit traitement d’appoint.

Vous trouverez donc, ci-après, un exemple de traitement d’appoint appliqué souvent avec succès chez des sujets dont l’état général n’était pas altéré ; toux non productive (toux sèche), étant précisé qu’ici aussi, cette information ne revêt qu’une simple valeur indicative et ne saurait, en aucun cas, remplacer les conseils de votre vétérinaire, ceux-ci restant indispensables dès lors que les symptômes révèlent un problème sérieux :

1) calmant contre la toux et les irritations
des voies respiratoires inférieures
(genre "BROPHYTON) : (bidon 2 l)
en administration orale (nourriture)
4O ml (matin et soir) pendant 1O à 15 jours.

2) mucolytique (fluidifiant) (type FLUBRON) :
(boîte 10 sachets) X 2
en administration orale (nourriture)
2 sachets / jour pendant 10 jours (20 sachets)


0 Etat général du cheval "altéré" ou "très altéré" :

Présence de fièvre, cheval abattu, perte d’appétit,

* toux "installée" ou "très prononcée" rendant impossible une utilisation quelconque du cheval (que cette toux soit d’apparition brutale ou la recrudescence d’une pathologie antérieure)

* auscultation pulmonaire faisant apparaître des "bruits" inhabituels, augmentation du rythme cardiaque, présence de ganglions.

CAUSES suspectées : grippe équine, gourme ou autres maladies infectieuses.

Procédez aux mêmes vérifications que précédemment concernant l’environnement du cheval, mais cette fois :

- mettez immédiatement votre monture au repos
(impératif dans ce cas) sous peine d’aggraver la situation.

- appelez votre vétérinaire au plus tôt.

Celui-ci, après avoir effectué une auscultation complète de votre cheval, établira un diagnostic précis de sa pathologie et entreprendra peut être même, dans certains cas, une recherche complémentaire (analyses de sang) en vue d’éliminer certaines causes annexes à la toux équine, telles que :

- le parasitisme (ascaris chez le poulain)

ou encore

- l'anémie infectieuse : maladie infectieuse dont il convient de ne pas ignorer l’existence. Elle trouve son origine dans les piqûres d’une "mouche piquante" (le stomox) et se propage également lors de l’utilisation d’un matériel d’injection qui n’est pas à usage unique (ce qui est à proscrire absolument) !

Il suffit de rappeler, pour s’en convaincre, que bon nombre de pathologies virales et infectieuses chez le cheval sont contagieuses et que le seul bon sens suffit à nous faire admettre cette règle d’hygiène élémentaire qui (malheureusement) n’est pas toujours suivie à la lettre dans tous les établissements équestres et chez les propriétaires de chevaux.

Dans la même optique, l’isolement du sujet atteint est également une règle primaire qui permet, d’une part, de limiter les risques de contagion, et d’autre part, qui concourt à un rétablissement plus prompt de l’animal affecté.


- La toux, suspectée d’origine "allergique" :


En ce qui concerne la "symptomatique" de la toux suspectée d’origine allergique, le flou subsiste souvent dans la mesure où les origines de cette manifestation pathologique sont diverses, conjuguées et parfois très difficiles à cerner.

Les conditions d’existence du cheval (environnement, travail, alimentation, soins), si elles sont convenables et conformes aux règles élémentaires d’hygiène chez le cheval, contribuent largement à écarter la survenue des pathologies respiratoires chez le cheval (voir au début de cette "fiche").

Reste sans aucun doute, également, un élément sur lequel on ne peut pas interagir de manière "curative" dans ce domaine, à savoir le facteur à proprement parler "biologique" du cheval ("carte biologique" et "facteur héréditaire"), comme chez l’Homme.

Voici toujours et à titre purement indicatif, un exemple de prescription établie par un Vétérinaire praticien spécialisé en médecine vétérinaire équine, prescription qui semble avoir fait ses preuves dans les conditions ci-après définies :
CHEVAL concerné :

* Toux suspectée d’origine allergique chez un cheval de 13 ans, en activité :

- cours : galops 1 à 6 : périodicité quotidienne 6 j / 7,
1 à 2 heures / j,
- ballade,
- endurance (épreuves toujours espacées d’au moins 4 semaines),
- mise quotidienne en paddock (1 à 2 h),
- pension box-paddock,
- alimentation traditionnelle,
- litière de paille,
- vermifuge systématique tous les 3 mois.

Survenue des symptômes :

Au début de la mauvaise saison (octobre : premiers froids),
ce cheval ayant eu quelques précédents, très espacés, présentait une toux non productive de type "irritative", se manifestant principalement en tout début de travail ou lors des périodes d’intensification du travail (travail au galop).

Température : 37, 5° C (pas fièvre)
Toux
Ecoulements naseaux clairs, peu abondants
bilatéraux-latéraux
R.A.S. à l’auscultation pulmonaire
Palpation trachée (réactive : déclenchement de toux)



= Diagnostic : trachéite et sinusite"

Prescription du Vétérinaire :

1) FLUBRON Poudre (bromhexine)
(Boîte de 10 sachets de 5 g)
= mucolytique
2 sachets / jours pendant 1O Jours (= 20 sachets,
soit 2 boîtes)

2) PEN-HISTA-STREP Injectable : 100 ml (en IM -IP)
= Anti-infectieux,
Anti -histaminique (anti-allergique)
(gamme "Vétoquinol", NDL)
20 ml en IM stricte pendant 5 jours.


(Note : attention l’I.M. stricte nécessite une certaine habitude (et des règles d’hygiène strictes : matériel à usage unique, désinfection, vérification que l’injection s’effectue bien dans le muscle et non dans une veine !)

A réserver au vétérinaire dans le cas contraire !


Astuce : Sur un plan pragmatique, il a été observé un bénéfice durable de cette prescription grâce à l’usage à la suite de celle-ci d’un médicament homéopathique :


Le CARPINUS (B.J.M) 250 ml (sirop) : il s'agit d'un dérivé de produits naturels constitué d’un macérat végétal... délivré en pharmacie et sans ordonnance ;


Il est à administrer quotidiennement dans la nourriture (dans du mash ou du son) à raison de 1 c. à soupe (soit environ : 10 ml / jour), jusqu’à la fin du flacon de 250 ml).


Ceci a pour effet de "consolider" par une protection douce et naturelle le traitement précédemment entrepris.


Voilà donc un sujet quasi-inépuisable en "médecine vétérinaire équine", sujet riche en enseignement pour la "recherche". Mais nous nous limiterons, en ce qui nous concerne, à des ambitions plus modestes : celles de garantir à notre Compagnon de Loisir une santé et un bien-être que nous lui devons bien !


© Fredilaine F.D.

11 octobre 2006

Fiche SANTE : Epidémiologie / La Grippe équine




© Fredilaine F.D.


La grippe équine est une affection redoutée des éléveurs et des compétiteurs de par son caractère extrêmement contagieux d’une part, et de la nécessité de soumettre impérativement le cheval à un repos total, d’autre part.

Le seul moyen de s’en prévaloir reste, à ce jour, de procéder à une vaccination systématique et régulière des animaux d’élevage et de compétition, vaccination qui, il faut le souligner, est obligatoire pour présenter un cheval sur un terrain de concours.

Une hygiène de vie rigoureuse et adaptée à chaque animal (voir fiche Santé : Toux) constitue enfin (tout comme chez l’Homme) une garantie effective contre la survenue et la propagation de cette affection virale, comme de tout autre.

Origine :

Le virus de la grippe chez le cheval s’apparente au groupe des "Myxovirus" et constitue donc une souche virale très proche du virus grippal humain de type "A".

Sa localisation reste mondiale. Il est en particulier reconnu dans les pays d’Europe occidentale depuis de nombreuses années, avec des pics de recrudescence les années particulièrement chaudes et sèches et une manifestation principale s’effectuant durant la période couvrant les mois de Juillet à Septembre.

Les animaux les plus sujets à contamination restent bien entendu (tout comme chez l’homme) les sujets jeunes (les plus sensibles au plan immunitaire, comme n’étant pas encore parfaitement matures en ce domaine), les chevaux âgés ou affaiblis par une précédente maladie ou un accident. Cette maladie extrêmement contagieuse peut cependant atteindre des animaux de tous âges, surtout s’ils ne sont pas immunisés !

La grippe équine est donc une affection épidémiologique très virulente.

La maladie, une fois déclarée, peut se propager d’un animal à l’autre, d’une écurie ou d’un élevage à l’autre, avec une rapidité qu’il n’est pas toujours aisée d’apprécier et de circonscrire. C’est aussi la raison pour laquelle cette affection est répertoriée comme dangereuse et assujettie à des impératifs de vaccinations dans les élevages et sur les lieux de compétition (quelle qu’en soit la discipline), en raison du risque à encourir dans le cadre d’un rassemblement important d’individus d’origines diverses.

Afin de déceler rapidement les signes avant-coureurs de la "grippe équine", il est utile d’en reconnaître la symptomatique :

Matériel requis : thermomètre, stéthoscope

Symptômes :

- élévation de la température (+ 39 °/40° C)
- congestion des muqueuses respiratoires
- apparition d’une toux forte et sèche
- apparition d’un jetage nasal au bout de 2 à 3 jours :
(émission légère et incolore, à ses débuts)
- perte d’appétit
- fatigabilité
- baisse des performances sportives
- apathie.

Les prémices de la maladie sont généralement annoncés par l’apparition d’une forte fièvre (+ 39 °/ 40° C), avec abattement général du cheval et une grande fatigabilité.

Rapidement ensuite, c’est à dire dans un délai de deux à trois jours suivant cette hyperthermie, apparaît un léger jetage nasal incolore, signe d’une complication due à la prolifération de bactéries pathogènes.

Il est à noter que le virus de la grippe ne provoque qu’une inflammation des alvéoles pulmonaires et ne déclenche généralement pas chez le cheval d’écoulement nasal d’aspect "purulent".

Le cheval manifeste alors une fatigabilité inhabituelle qui doit constituer le premier signe d’alarme de cette maladie. Ce manque de disponibilité doit signer l’arrêt immédiat des activités du cheval pour ne pas aggraver la situation !

En effet, il faut considérer que ce risque n’est pas négligeable en ce sens que des complications peuvent induire, dans les cas les plus critiques, des séquelles cardiaques et/ou pulmonaires (pneumonies ou autres pneumopathies), difficiles à traiter, pouvant devenir chroniques, voire même irréversibles !... .

En effet, il a été maintes fois observé une augmentation de mortalité chez les animaux fragilisés (plus particulièrement : les poulains) lors d’épisodes d’épidémie de grippe équine.

"Le jeu n’en vaut donc pas la chandelle..."même si le cheval constitue un agent économique qu’il est parfois difficile de ne pas utiliser, durant un temps donné.

A noter également pour l’éleveur que, chez la jument gestante, cette maladie peut entraîner l’avortement de son produit, ce qui n’est somme toute guère souhaitable !

Une très forte toux sèche est enfin le symptôme qui ponctue généralement cette affection et qui ne laisse alors plus guère de doute sur la nature de la pathologie observée.

Attention :

Lorsque vous suspectez cette affection, il est primordial d’isoler le sujet atteint pour limiter les risques d’extension de la maladie, compte-tenu de son caractère extrêmement contagieux.

Il est à noter qu’à ce jour, la prophylaxie vaccinale (contre le virus influenza et l’herpès virus) constitue l’arme Numéro Un contre ce fléau.

Rappelons toutefois qu’elle ne doit s’effectuer que sur des sujets absolument sains et indemnes de toute manifestation pathologique, sans quoi le résultat pourrait aller à l’encontre de l’effet recherché et se solder par des conséquences parfois désastreuses !

Prévention :

Elle consiste, lors de la primovaccination, en l’injection de deux doses de vaccin administrées par voie intramusculaire avec un intervalle de 6 à 12 semaines.

Les vaccinations suivantes peuvent s’effectuer à un rythme annuel chez les sujets non-fragiles ou très peu exposés à d’autres populations équines, ou selon une périodicité de six mois, pour une protection maximale chez les sujets fragilisés (jeunes chevaux - sujets âgés).

N.B. : Malheureusement, il ne semble pas utile de procéder à la vaccination des poulains de moins de trois mois (leur système immunitaire étant alors jugé trop immature).

Chez les sujets âgés comme chez la jument gestante, le vaccin semble parfaitement toléré (pourvu qu’il soit pratiqué, dans le second cas d’espèce, pendant les huit premiers mois de la gestation à une dose vaccinale n’excédant pas 1ml, garantissant tout de même une immunité pouvant avoisiner les douze mois).

La recommandation vaccinale vaut également pour les équidés participant régulièrement à des compétitions sportives (dans ce dernier cas, elle est d’ailleurs obligatoire) ou les mettant en rapport avec des populations nombreuses et/ou "étrangères" [import/export ; compétitions internationales].


Note importante :

En ce qui concerne la "jument suitée", il est important de remarquer que si la mère est vaccinée, les anticorps maternels produits naturellement au premier lait de la jument, profiteront au "jeune" par le biais du colostrum lors de la première tétée !...

La période la plus propice à la vaccination :

- des juments : se situe du mois d’octobre au mois de novembre.
- pour les autres chevaux : du mois de mars au mois d’avril.

Ainsi l’animal tirera le meilleur parti de sa prévention vaccinale, quelle que soit son utilisation.
Fort de ces renseignements, il est du devoir de tout un chacun d’apprécier l’opportunité d’une prévention adéquate en la matière, en fonction de chaque situation donnée, afin de garantir le confort de notre compagnon à quatre pattes, et la sécurité des populations régulièrement mises en contact.

oo OO oo

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