© Fredilaine F.D.
La colique est une pathologie assez fréquente chez le cheval compte-tenu du fait que cet animal reste assez fragile sur le plan digestif, qu’il possède un petit estomac nécessitant pour lui une possibilité d’alimentation fréquente et fractionnée.
Cette pathologie peut recouvrir divers degrés de gravité, et la vigilance s’impose dès l’apparition des premiers symptômes :
Symptômes :
(Matériel requis : stéthoscope)
* Formes légères :
- nervosité, agitation
- grattage au sol
- inspection des flancs
- attitude "campée"
- coucher "précautionneux".
* Formes plus sérieuses :
- degrés intermédiaires des symptômes entre la "forme légère" et la "forme sévère",
- privilégier l’auscultation du rythme cardiaque (pour en informer le vétérinaire, dès son arrivée).
* Formes sévères :
- sévère agitation
- sudation
- coucher "brutal"
- élévation fréquence cardiaque (60 à 100 b/mn).
Les "coliques" constituent la manifestation de douleurs abdominales d’origines diverses.
Il faut cependant faire la part des "coliques dites abdominales" (I) des "coliques dites extra-abdominales" (II) (appelées également ‘fausses coliques’).
(I) Les premières peuvent avoir une origine :
A - Digestive :
a1 : dites "non-étranglées" :
* ingestion de corps étrangers (objets divers, terre, sable...),
* coprostase (constipation)
* déplacement du ‘gros intestin"
a2 : dites "étranglées" :
* torsion ou hernie d’une anse intestinale,
* obstruction intestinale provoquée par une infestation parasitaire intense
(larves de strongles) - à cet égard, il convient de souligner l’importance d’un suivi anti-parasitaire sérieux et suivi chez le cheval !
B) Les coliques non-obstructives :
Toujours d’origine digestive, ce sont :
* la surcharge de l’estomac,
* la fermentation
* les spasmes (nerveux ou autres...)
* les ulcères à l’estomac
* l’entérite
* la colite.
L’entérite correspond à une inflammation de la muqueuse intestinale qui se manifeste, dans sa forme aiguë, par des diarrhées et des coliques spasmodiques.
Si une origine bactérienne n’est pas à écarter dans ce cas, il convient de rechercher si le cheval a pu (accidentellement ou non) absorber une nourriture mal conservée (foin ou son moisi, avoine avariée) ou une plante toxique (au pré, certains herbages étant à déconseiller).
L’entérite est une affection ennuyeuse chez le cheval ; il convient de la traiter avec sérieux et de faire donc appel à un praticien de l’art (n’essayez pas "les remèdes maison" qui seraient inefficaces dans ce cas).
Evitez, dans la mesure du possible (à moins que le vétérinaire vous le conseille par téléphone avant son arrivée) d’auto-médicaliser le cheval (par injection d’un anti-spasmodique, par exemple, même si ce souci est en soit louable) car il peut fausser le diagnostic de votre vétérinaire.
La colite (ou inflammation du côlon) est quant à elle due à une infestation parasitaire (par nématodes).
Elle est délicate à traiter et affecte plus particulièrement les poulains en prairie (qui devraient, logiquement, bénéficier d’un traitement anti-parasitaire toutes les 6 semaines, dès l’âge de 2 mois jusqu’à ce qu’ils atteignent deux ans).
B - Non-digestives :
- torsion de l’utérus chez la poulinière gestante (à 8 mois).
Il s’agit alors d’un cas d’urgence qui requiert la présence rapide d’un vétérinaire.
Toute la difficulté réside donc dans l’appréciation exacte des symptômes de la pathologie présente et de la rapidité de l’intervention d’un spécialiste auprès de l’animal atteint.
(II ) Les secondes, dites coliques "extra-abdominales" sont, quant à elles, des manifestations d’une pathologie à proprement parler "non-digestive" :
* fourbure (en début de symptômes),
* myosite (crampes musculaires - cf. fiche "myosite"),
* rage (troubles nerveux).
Prévention et premiers soins :
* prévention :
- nourrir le cheval avec des aliments de qualité irréprochable
- surveiller l’état de pâtures (avec éradication de toutes plantes irritantes ou toxiques)
- établir un plan d’alimentation rationnel en fonction de l’activité ou de l’inactivité du cheval
- poursuivre un plan régulier de traitement anti-parasitaire avec le conseil de votre vétérinaire
- surveiller régulièrement la condition physique de votre cheval (tout état "hors-norme" devant vous alerter).
* premiers soins :
(Matériel requis : stéthoscope, thermomètre médical)
- mise au repos, en box (retirer le cheval de sa pâture)
- examen du comportement général du cheval (Cf. § "symptômes")
- prise de la température rectale (norme : voir § symptômes)
- vérification au stéthoscope, de la persistance des bruits
intestinaux (l’absence de ceux-ci révélerait une situation
d’urgence)
- faites boire le cheval, dans la mesure du possible (pour éviter la déshydratation = cas de l’entérite - vous pouvez adjoindre à l’eau du kaolin en suspension)... sauf "coliques violentes" (suspicion de coliques obstructives) : dans ce cas, attendre les conseils du vétérinaire qui effectuera, lui-même, les soins appropriés à dispenser au cheval.
* prophylaxie :
- vérifier le programme anti-parasitaire de votre cheval
- faites surveiller ses dents
- vérifier la qualité de son alimentation :
(pas d’aliments fermentés ou moisis !)
- respectez les horaires réguliers de repas
- pas de changements brutaux de régime alimentaire (lors des compétitions, randonnées, voyages, etc.)
- abreuver convenablement (à volonté et avec une eau de bonne qualité)
- surveiller les chevaux "friands" de leur litière (prévoir une mise sur copeaux ou litière de lin).
- prévoir une alimentation en relation avec l’activité du cheval
- prévoir une heure de "repos digestif" avant tout effort physique du cheval
- planifier un exercice régulier (et si possible : quotidien) du cheval
- faites sortir le cheval son jour de repos (mise en paddock).
Fort de ces conseils, votre monture devrait se sortir aisément de tout mauvais pas... . Car, rien ne remplace l’oeil du maître !
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