20 septembre 2006

Fiche SANTE : Blessures de harnachement




1 - du dos, du garrot
2 - du passage de sangle
3 - de la tête


Les blessures de harnachement sont monnaie courante au cours de la vie du cheval. Elles peuvent survenir au détriment des soins et des efforts apportés par le cavalier au bien-être de sa monture !

Bien qu'elles ne revêtent pas en général, de gravité particulière, elles doivent faire l'objet d'une prévention de tous les instants et devraient rester, somme toute, exceptionnelles. Dans cette optique, soyez toujours attentifs avant et après le travail à la surveillance des lésions pouvant être occasionnées par l'emploi d'un matériel inadapté, mal utilisé, neuf ou mal entretenu ! Car telles sont les causes principales de ces petits soucis.


Prévention : A ce titre, les régions à surveiller principalement sont

* le dos et le garrot (gonfles, plaies du garrot)
* le passage de sangles (gonfles, blessures de sangle)
* la commissure des lèvres (mais aussi : la bouche, les dents, la langue)

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1 -
Le dos et le garrot :

Les lésions occasionnées au cheval à ce niveau affectent particulièrement :

* la ligne de dos proprement dite (c. à d. le "dessous de la selle" en ce qui concerne le cheval monté),

*
le garrot (partie du cheval extrêmement sensible et délicate à soigner)

La responsabilité de ces lésions résulte généralement de l'usage d'un matériel mal ajusté :

* plis occasionnés par le tapis de selle responsable d'un frottement excessif et/ou d'une irritation

* non adjonction d'un protège-dos en gel ou en tissu, voire en mousse (préférable à la peau de mouton, trop épaisse et qui ne garantit pas une bonne adhésion de la selle au dos du cheval et qui s'encrasse ou se durcit au fur et à mesure des lavages) ou matériel de harnachement inadapté à la taille et à la conformation du cheval (dos ensellé / présence d'une blessure ancienne = faire une "fontaine" c. à d. un trou dans le protège dos au niveau de la gêne occasionnée).

* non-respect d'une conformation particulière du cheval (garrot proéminent)

* matériel sale ou mal entretenu


Symtômes :

* gonfle
au niveau de la zone de compression (dos ou garrot)
* dépilation ou décoloration des poils sur certaines parties du corps du cheval
* humidité
* dermabrasion
* plaie


Prévention :

* utilisez un matériel adapté
au cheval et en parfait état d'entretien et de propreté
*
limitez la durée d'utilisation de tout matériel neuf (le temps que celui-ci s'adapte à votre monture et que les cuirs s'assouplissent)
* lavez et rincez correctement les tapis de selle
(pour éviter tout résidu de lessive ou détergent qui pourrait avoir des influences en terrain allergique ou préalablement fragilisé)
* habituez votre cheval à être "bon porteur" en le montant, progressivement, par des temps de plus en plus long, ce qui renforcera nécessairement son dos : tant au plan musculaire qu'au plan de la capacité de son épiderme à supporter le port de divers matériaux et les frottements qui en découlent
* dessanglez de quelques trous dès l'arrêt du travail (avant les exercices de récupération et le retour aux écuries)
* à l'issue du travail : retirez rapidement
l'ensemble du harnachement de votre cheval et offrez-lui un pansage complet et salutaire (vertu délassante garantie) en vérifiant qu'il ne présente aucune anomalie particulière
* et s'il vous arrive de découvrir une lésion : soignez là sans délai !


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2 - Le passage de sangle :

La compression du passage de sangle du cheval par un matériel mal adapté ou mal entretenu occasionne facilement un gonflement (gonfle) qui se manifeste souvent au retrait de la selle. Les chevaux les plus exposés à ce genre de blessures sont les chevaux de randonnées et les chevaux de race à peau très fine (Akkahl Teke, Arabes) en tout cas, les chevaux très près du sang.


Symptômes :

* contraste entre des zones de poils humides et des zones sèches
* empreinte de "pli"occasionnée par un tapis de selle ou un matériel de harnachement indadapté
* "plissement" de la peau
* "enflure" localisée (facilement repérable en passant le plat de la main sur la ligne de dos du cheval)


Prévention :

* faites usage d'un fourreau (en laine / ou synthétique, qui sèchera plus vite et est plus économique) ou d'une protection de sangle
(en gel / pour les chevaux les plus sensibles) pour ménager le passage de sangle des frottements ou pincements dûs au matériel de harnachement (N.B. : le premier, constitué d'un matériel dit 'respirant' étant plus efficace et plus économique que le second)

* à ce propos, un truc de "randonneur" : sur un cheval qui blesse facilement au passage de sangle, adaptez une sangle utilisée en équitation américaine, constituée de plusieurs brins de laine (aucun souci pour la solidité) et qui laissera respirer la peau du cheval en limitant les zones de compression !

* dans le mesure du possible et si l'activité du cheval le permet, préférez l'utilisation d'une sangle munie à ses extrémités d'élastiques (confort + souplesse de sanglage + sécurité), ce qui facilite aussi la respiration du cheval, qualité non négligeable, particulièrement en endurance.

* enfin, utilisez un matériel de harnachement (filet, tapis, protestions...) parfaitement propre et en excellent état pensez à vérifier l'état de votre selle et confiez-là en cas de doute à un bon sellier, recommandation qui vaut également pour la sangle, les filets et brides, bricoles... etc.

* entretenir les cuirs régulièrement
(savon glycériné + graisse à cuirs)

* évitez l'usage intensif d'un cuir neuf qui n'a pas encore été graissé et assoupli une ou plusieurs fois... et lors d'un premier emploi : limitez le temps d'utilisation de ce matériel !


Soins :

*
appliquez à l'endroit de la compression présentant des signes de gonflement, de la glace (dans un sac en plastique pour éviter tout contact direct avec l'épiderme) ou de l'eau froide à l'aide d'une éponge.

* en ce qui concerne les chevaux sensibles et qui bougent beaucoup, préférez une application et un léger massage d'un anti-oedémateux - de type antiphlogistique, exemple : "équiflogil" ou de l'eau blanche.

* si la lésion présente une blessure 'à vif', nettoyez-la à l'eau potable (jet lent et froid) afin de laver parfaitement la plaie et d'obtenir secondairement une vasoconstriction des vaisseaux et des tissus environnants, avant d'utiliser finalement une pommade antiseptique cicatrisante (que vous pourez vous procurer chez votre vétérinaire ou votre pharmacien).

* si la "gonfle" se situe au niveau du dos et n'est pas trop importante : utilisez un tapis de selle épais (genre "padd U.S." utilisé dans l'armée américaine ou tout autre tapis épais dans lequel vous pratiquerez une "fontaine" (c. à d. une incision avec retrait d'une partie du tapis) pour "soulager la zone douloureuse" de toute pression, car cette affection provoque une sensibilité particulière chez le cheval pouvant facilement s'aggraver si vous ne limitez pas les zones de contact entre le matériel de harnachement et votre monture ! Une telle gêne, en l'absence de soins et de la prévention requise, peut même entraîner chez le cheval des "défenses" redoutables... attention au cavalier non avisé !...

* si la "gonfle"présente par ailleurs une étendue importante ou si elle se situe au niveau du passage de sangle, il est impératif de mettre le cheval au repos, sans quoi la lésion s'aggraverait avec l'utilisation du cheval, le rendant ainsi indisponible pour une durée souvent difficile à prévoir ! (Pensez également au 'souvenir impérissable' que ce dernier en retirerait...) !
Les soins à dispenser dans ce cas sont ceux prescrits précédemment.

* N.B. :
plus rarement, le dos du cheval peut aussi présenter des "nodules fibreux". La plupart du temps, ces indurations sont simplement inesthétiques et ne génèrent pas de réaction douloureuses. Il ne faut cependant pas les confondre avec des "blessures de harnachement". Il suffit d'en aviser votre vétérinaire qui procédera alors à un examen approfondi de votre cheval.

* dans certains cas seulement, qui ne sont malheureusement pas des cas "d'école", il peut s'agir d'une maladie chronique sérieuse répertoriée sous le nom de "mal de garrot" et qui correspond en fait à une infection d'une poche synoviale (dite "synoviale supra spinale") ; cette infection peut d'ailleurs se propager aux cartilages et aux os de l'épine dorsale, il s'agit là d'un cas d'urgence à soumettre, sans délai à l'homme de l'art, votre Vétérinaire.

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3 - La Tête :

Les blessures les plus délicates à surveiller et à redouter sont sans conteste celles occasionnées à la bouche du cheval : elles peuvent affecter respectivement :

- les gencives,
- la commissure des lèvre,
- la langue.


Symptômes :

* difficulté pour le cheval à accepter le mors (vérifiez les dents : dents de loup, etc.)

* le cheval "refuse la main" et devient "rétif" au travail (signe d'une gêne importante ou même de douleur)

* le cheval présente des difficultés à la nutrition (difficultés de mastication, troubles intestinaux, etc.)


Prévention :

* premier réflexe à avoir : vérifier les tables dentaires du cheval et au besoin, au minimum une fois par an, faites examiner votre monture par un dentiste équin.

* vérifiez que le mors que vous utilisez est à la taille de votre monture et qu'il correspond bien à son degré de dressage (pas de mors contraignant ou agressif pour résoudre un problème qui ne relève que du seul dressage du cheval ou de votre comportement avec ce dernier).

* vérifiez que le filet ou la bride de votre cheval est correctement ajusté (pas de mors qui provoque un pincement à la comissure des lèvres... auquel cas, il faut mettre des 'rondelles').

* vérifiez l'état de la langue (indurations, bleus, oedèmes) pouvant être occasionnés éventuellement par un problème de dentition ou par l'usage d'un matériel inadéquat.


Soins :

* comme déjà préconisé précédemment : faites vérifier, au moins une fois par an, la dentition de votre cheval par un spécialiste reconnu.

* adaptez le matériel dont vous faites usage (embouchures), en fonction de la taille de votre cheval, de son niveau de dressage et de la discipline que vous entendez poursuivre avec lui. Ne pensez jamais résoudre un problème de dressage de votre cheval ou d'autonomie du cavalier (je pense au cheval qui "embarque") par l'emploi d'une embouchure plus contraignante ! Cela ira à l'encontre de l'effet souhaité et, tôt ou tard, peut se révéler particulièrement désastreux, voire même dangereux, tant pour votre monture que pour votre propre sécurité.

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MISE EN GARDE :

Une "gonfle", quelle que soit sa localisation et à fortiori si elle se situe dans la zone du passage de sangle de votre monture, doit retenir toute votre attention et vos bons soins. Renoncez à monter le cheval pendant un temps déterminé. Prenez toutes les précautions utiles et intervenez le plus rapidement possible en cas de problème ! C'est seulement à ce prix que vous pourrez vous garantir une monture disponible ! Et si votre cheval vous fait cependant 'défaut' pendant un laps de temps donné, expérimentez de nouvelles façons de travailler avec votre compagnon (monte "à cru", "travail en liberté" ou "aux longues rênes") si celui-ci bénéficie, bien entendu, d'un 'bon naturel' et s'il est correctement et suffisamment éduqué pour accepter de vous une telle nouveauté dans la relation interactive qui est celle du "travail cheval-cavalier" !

Peût-être découvrirez-vous alors de nouvelles sensations dignes d'intérêt !... L'important est de préserver la santé de votre cheval en mettant tout de même à profit votre déconvenue !

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Dessin original par : Aurore Delaunay Posted by Picasa

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